l'heure du thé
Aujourd'hui il fait gris. Il pleut cet après-midi, pour la énième fois le soleil n'arrive pas à s'installer. Mademoiselle Dato (comprenez "gâteau" cela va de soi) qui ne veut pas faire de sieste a finalement eu raison de moi. Ensemble on a fait un gâteau. Dans mon optique de ne plus ouvrir internet pour tout et n'importe quoi et pour changer quand même des gâteaux au yaourt, j'ai ouvert un cahier de recette commencé quand je suis partie de chez mes parents pour aller m'installer dans une maison à moi juste après le bac. (donc oui, à l'époque où je suis partie de chez mes parents internet n'était pas encore partout tout le temps, chez moi au début je n'avais pas d'ordinateur, c'est là que mes enfants comprendront que je suis d'une antique génération...)
Bref bref...
Dans ma jeunesse on appelait ça un pain d'épices (même si on mettait jamais d'épices) et c'était un basique encore plus basique que le gâteau au yaourt. Je savais bien que pour qu'il soit basique à ce point il ne devait pas être bien compliqué, mais j'ai quand même dû vérifier que je n'avais pas oublié de recopier la moitié des ingrédients... mais non. 250grs de farine/150grs de sucre/ 1 cuillère à soupe de miel/ 1 verre de lait/ 1 paquet de levure - bien mélanger. 30mns Th 7.
Ça se fait en trois minutes et demi et ça se mange encore chaud au sortir du four avec un peu de beurre dessus. Je me souviens de ma maman et de ses soeurs assises autour de la table à l'heure du goûter, les enfants qui jouent, le thé fumant, le beurre qui fond et elles qui parlent qui parlent qui parlent... Comme j'aimerais que toutes mes soeurs soient ici avec moi.
11/52
Je me suis perdue dans les comptes, je ne sais plus quelle semaine on est. Alors, je suis allée voir sur le blog de Jodi, elle qui a tout commencé et sur celui d'Else et celui de Sandra. Et quand même c'est tellement chouette comme projet que j'ai décidé que tant pis s'il manquait des dates et des semaines, l'important c'était de continuer. Keep calm and carry on, you know.
J'aime beaucoup beaucoup l'idée de faire une fois par semaine une image de mes deux petits ensemble. Parce que très souvent en ce moment je m'émerveille de voir leur relation se construire, leurs rires accordés, leurs bisous et leur complicité. J'espère qu'elle durera, je voudrais qu'elle dure toujours. En attendant je ne peux que les regarder.
pendant la tempête
la plus petite de tous les cousins
J'ai grandi dans une maison pleine de cousins. Ah... les cousins ! Les souvenirs, les souvenirs, les jeux, les histoires, les rires, les chansons. J'étais de ceux du milieu. Il y avait les grands, trop beaux trop forts trop chouettes, ceux qu'on regarde avec des yeux immenses ou du coin de l'oeil l'air de rien. Ceux qui partent toujours dans des aventures merveilleuses, ceux qui ont tout compris, qui font des trucs dans leur coin, qui ont des secrets, qui n'ont peur de rien, qui font des choses interdites et à qui on voudrait tellement tellement ressembler un peu comme ça, sans en avoir l'air. Il y a aussi les plus petits ceux à dorloter, à pouponner, à commander un peu, avec qui on peut continuer à jouer à des jeux pour lesquels on est beaucoup trop grand mais bon, ceux à qui on peut transmettre les histoires et les légendes, ceux qu'on peut laisser à la maison quand c'est à notre tour de partir vers des aventures lointaines, ceux qui heureusement cet été encore sont les derniers à faire les zouaves avec nous sur la piste de danse jusqu'au début du jour.
Aujourd'hui il y a les enfants de mes grands cousins, qui sont devenus les grands cousins de mes enfants. Et j'aimerais tellement que mes petits se rappellent ça aussi.
Qu'ils se souviennent des maisons pleines de cousins,
et de tous les bras qui les portent et les entrainent,
et de tous les goûters,
et de tous les baisers.
il y a trois mois, le matin
Au petit matin, quand les premières lueurs du jour ont commencées à arriver nous étions encore en train de danser. Nous avons enfin éteint la musique, qui jouait un peu trop fort, poussé les restes de gâteau et les bougies qui étaient sur les tables, enlevé les nappes et nous sommes montés en haut de notre montagne pour voir le soleil se lever. Il faisait encore presque nuit, j'ai attrappé à pleines mains ma jupe de mariée et on a marché très vite. Pendant qu'on était sur le chemin les lumières du village se sont éteintes et après le tournant sous les arbres, on s'est arrêté. Là-haut assis dans l'herbe on avait des couvertures, du pain, du fromage et du vin et on a regardé les montagnes et les forêt en continuant à rigoler. Un petit moment parfait pour bien finir la longue journée, la soirée, la nuit et tous les mois qui venaient de s'écouler.
Peu à peu le jour s'est vraiment levé alors on est rentrés sans bruits. On a dormi deux heures et puis on est ressortis. Sur les tables de la veille il y avait pour tous des piles de croissants et du café pour affronter la journée.
(Les quelques mois avant avaient été tellement trop, préparer cette semaine de fête avec un bébé nouveau-né et un Prince dans un autre pays, qu'une fois la fête finie je n'ai plus voulu en entendre parler. J'avais même pas envie de regarder les photos, j'avais décidé que c'était fini. Mais voilà, trois mois ont passés et je veux venir ici raconter pour ne pas trop oublier. Petit à petit, petit à petit...)
douze mois.
Je reviens souvent ici en secret. Je remonte les archives pour retrouver une date, un moment, une adresse. Et puis ces derniers temps pour regarder des photos du Joli au même âge que la Douce, pour voir comme ils se ressemblent c'est vrai. Durant leur première année ils ont les yeux presque de la même couleur, n'ont ni l'un ni l'autre de cheveux, peu de dents, et les joues qui sourient.
Le weekend dernier j'expliquais à Emma que je suis triste finalement de ne pas avoir tous ces petits moments répertoriés pour la Douce. Parce que depuis un peu plus d'un an ce blog est au ralenti ralenti. Il n'est pas perdu pourtant. Et je veux me forcer à revenir ici régulièrement. Je n'ai pas d'albums photo de mes enfants petits, mais j'ai ici. Et je voudrais bien continuer à y raconter les petites choses. Toutes les petites choses. Celles qui sont peut-être très petites quand on les écrit mais qu'il est chouette de retrouver après. La vie quoi.
Aujourd'hui ma petite douce a 1 an. Elle est partie à la crêche avec un gâteau à partager. Avec une bougie. Elle a commencé à gigoter dès qu'on a passé la porte de la cour pour qu'on la sorte de la poussette, pour que surtout surtout on ne l'oublie pas là, elle qui avait tellement envie d'aller jouer là-bas, avec les autres. On l'a posée par terre le temps de tout expliquer et elle a tendu les bras très haut très haut pour que la personne qui était là la prenne dans les bras et l'emmène dans la pièce à côté.
Il y a 12 mois elle était arrivée tellement vite, elle qu'on avait attendu si longtemps. Et depuis toujours comme l'enfant Kirikou c'est elle qui a tout décidé, tout ce qui est bon pour elle, elle le sait. Elle se sèvre toute seule, elle veut manger en vrai, elle ne veut plus de purée toute lisse de bébé, elle veut des morceaux, elle veut manger toute seule... Et elle sait très bien nous l'expliquer. Alors on arrête le sein, on lui donne des morceaux, et on l'écoute nous raconter sa vie, nous montrer de son petit doigt pointé, commencer à parler et faire rire son frère aux éclats pour de vrai.
(et ci-dessus quelques images de l'envers du décor de la petite série de la Douce sur sa peau d'agneau. Une photo par mois depuis le tout début. Il y a des jours où ça devient compliqué de la faire poser sur le dos sans bouger.)
Ah... Paris !
À Paris il y a toujours, toujours, les jolies façades et les chaises de café. Les gens qui passent et les boutiques. Celles qu'on ne regarde même pas, celles devant lesquelles on bave et celles qui sont trop à la mode mais qu'on aime quand même. À Paris il y a aussi les copains, ceux qu'on connait déjà et ceux qu'on rencontre pour la première fois. Ceux qui habitent là, ceux qui sont de passage. Il y aura toujours ceux qui nous montreront les choses et ceux à qui on les fera découvrir.
À Paris cette fois-ci, les matins étaient frais et les feuilles d'automne. J'étais là pour deux jours pour trois nuits. En reconnaissance. À partir de la nouvelle année, c'est décidé c'est vers là-bas que nous habiterons, tous ensemble rassemblés, enfin. Pour la première fois pour de vrai tous les quatre dans la même maison tous les jours de l'année. Ça fait quand même plus de deux ans que ça ne nous est pas arrivé. Il me tarde et ça me fait peur, il va falloir encore tout changer. Alors je suis allée voir. Les rues qu'un jour on connaitra par coeur, le quartier, l'école et le grand parc d'à côté. La boulangerie, le bistrot et le magasin de BDs. Les tickets de métro et le rer C. Toutes ces choses qu'il faut apprendre et puis qu'on fera ensuite sans y penser. Peu importe la ville j'ai toujours habité dans le centre, et je n'arrive pas encore à me faire à l'idée que cette fois je serai à côté. C'est très bien, je le sais, c'est même idéal pour commencer. Les trottoirs larges, la place pour courir, le calme de la rue, l'agence juste à côté et le prix du loyer. C'est très bien mais il n'y aura pas de joli café au coin de la rue ni de gens qui déambulent à toute heure sous nos fenêtres. Il faudra s'habituer, à marcher jusqu'à la gare, à attendre sur les quais. J'espère, j'espère qu'on va y arriver et que quand même on arrivera à en profiter. De toutes façons à Paris il y aura toujours les musées, les expos, les gens et les chaises de café. Et puis maison Bastille chez qui se retrouver.
la reprise
-Septembre-
2014
je suis enceinte
j'ai un très gros ventre parce que bientôt nous serons quatre
le petit Joli fais sa première rentrée
il a le bras dans un plâtre bleu
et on part à l'école en courant
2015
après deux longs mois de grandes vacances
on a retrouvé le chemin le long du petit ruisseau
le Joli cours toujours
je le suis avec la Douce dans sa poussette
et elle est grande grande si vous saviez
Résumé
Mi-janvier, juste avant les trois mois de la Douce, je l'ai prise dans les bras et nous sommes sorties chercher son grand frère à l'école. Quand nous sommes revenues notre porte était ouverte et nos 2 ordinateurs, le disque dur et l'appareil photo envolés. Adieu veau, vache et couvée... Alors bon, j'ai été très désespérée, il faut vraiment être pas cool pour voler un disque dur. Et puis comme il y a quelques années quand ça m'était déjà arrivé je me suis faite à l'idée. Plus aucune de mes images. Plus de photo de mes bébés. Alors heureusement il y en a quelques unes ici, il y a IG, et puis il y a les photos de leur papa. C'est comme ça. Alors je les regarde encore plus mes deux petits, ils sont beaucoup mieux en vrai de toutes façons. Mais quand même, mais quand même, je voudrais revenir par là. Sans appareil photo sans ordi, il faut que je retrouve la motivation et le courage.
Pendant ce temps la vie ne s'arrête pas. Il y a les dessins, les lettres et les mots, la petite soeur et le Joli qui grandit. Toutes ces petites choses dont je veux profiter, et que je voudrais garder un peu.
Un piano qui joue Chopinun superbe thé noir à la
Un piano qui joue Chopin
un superbe thé noir à la bergamote
la maison silencieuse.
Je me souviens d'avant les enfants...
2015 à petits pas
le goût de la mer
De l'eau salée pour bien commencer. Des huîtres mangées depuis les baraques au bord de l'eau, pas de voyage, directement de la mer à l'assiette. Les montagnes d'un côté, la mer de l'autre et le ciel tout bleu au-dessus. Et puis pour le dessert le gâteau de Noël arrivé directement d'Australie avec les grands-parents du Joli, un gâteau voyageur. Un premier repas tout mélangé, pour commencer. Et puis après, toujours, la mer.
en allant vers Noël
Deux jours avant Noël on s'était tous donné rendez-vous. Dans un endroit chouette, avec rien d'autre à faire que d'être tous ensemble, faire des ballades, se profiter. Et puis Noël, et puis petit à petit, chacun est reparti chez lui.
Je devrais être en train de faire toutes ces
Je devrais être en train de faire toutes ces autres choses mais me voilà ici. C'est cet endroit qui me manque. Je lis les peu de blogs qui ont survécus avec tellement de plaisir et je voudrais retrouver le mien. Les photos, la douceur, les mots. Au milieu du tourbillon de la vie, décembre est arrivé. Et tout doucement entre tous les moments où je trouve que ça ne finira jamais, les enfants, les jouets éparpillés, le frigo vide et le linge pas lavé, tout doucement il y a les moments où je vois bien qu'un jour on va s'en sortir. Je fais des cookies par fournées, une, deux, trois, peut-être bien quatre depuis que mademoiselle L. est arrivée. Des biscuits vite faits bien faits, et dévorés dans la journée. Le Joli va à l'école et apprend, les chansons, les lettres, les autres. Il a aussi appris la liste au Père-Noël pour qu'il apporte des choses, il a aussi appris MoiPourNoëlJeVeuxUnMcQueen et ça m'a fait paniquer. C'est comme ça on ne peut pas l'empêcher. Mais j'essaye de me raccrocher aux gens qui fabriquent et qui célèbrent le solstice plutôt que le commercial. On a ressorti les lumières de Noël, et trouvé un calendrier avec des fenêtres à ouvrir chaque jour pour découvrir une image. On écoute des histoires racontées et depuis hier on a même un sapin dans un coin. Pour la première fois depuis des années il n'y a pas de bougie calendrier magnifiquement scandinave à faire brûler. C'est comme ça, je n'ai pas la force, pas le temps, je me sens un peu piégée.